La fac ou la joyeuse jungle étudiante

Le droit ? Pourquoi ?

 

Pourquoi le droit ?

Même avec du recul, je ne sais pas vraiment.

A l'âge de 15 ans, j'avais effectué mon tout premier stage au sein d'une école de musique. Cette expérience avait réveillé en moi le désir de travailler dans le milieu de la musique, du moins à l'arrière plan.

 

Perdue parmi toutes les formations post-bac proposées, je décidais de ne pas m'engager directement dans une formation trop spécifique de peur d'être coincée si je changeais d'avis.

Quelqu'un me conseilla alors de poursuivre une première formation assez généraliste, me donnant de bases assez solides pour les appliquer dans n'importe quel domaine, tout en développant en parallèle mon réseau dans le monde artistique.

Ayant une grande soif de justice, et éprouvant le désir d'aider les gens, le droit me paru une bonne formation me permettant d'élargir mes horizons.

Et c'est ainsi que je me dirigeai en ce début de septembre en direction de la faculté de droit.

 

Septembre 2017

 

600 étudiants, non 700, peut-être 800 étudiants dans cet amphi. En réalité, même maintenant je n'ai aucune idée du nombre exact.

Ce qui est certain c'est que nous étions plus d'élèves que dans mon ancien établissement et qu'il me fallait me lever une demi heure plus tôt pour être certaine de trouver une place sur les bancs. Et ça, c'était impressionnant.

A chaque cours, une affirmation revenait sous toutes les formes :

" Regardez à gauche, regardez à droite, un seul de vous restera l'année prochaine "

Et effectivement, déjà au bout de quelques semaines, les personnes par terre se faisaient plus rares et les bancs plus éparses.

 

Koh Lanta, version fac de droit

 

La jungle me paraît le mot le plus approprié pour décrire l'atmosphère que je découvrais à ce moment là.

L'exaltation que j'éprouvais en ce début de licence était doublée par la crainte de cet univers nouveau.

A la fac, chacun doit faire son possible pour survivre. L'année prochaine l'amphi sera divisé par deux, alors hors de question de rester sur le même banc l'année prochaine.

On se perd dans les multiples services de la fac éparpillés les nombreux bâtiments, sans un seul plan pours e repérer. Alors chacun guette le moindre indice, la moindre information, la moindre opportunité. Et surtout un principe règne : chacun pour sa pomme.

 

La L1 est une année charnière permettant d'acquérir un nouveau langage, d'appréhender de nouveaux exercices, dont l'objectif est surtout de survivre aux périodes de partiels.

La fac est le contraire du lycée, et la métamorphose de nos méthodes de travail en quelques mois en sont la preuve.

Avoir 10 est une excellente nouvelle, venir en cours ne suffit pas pour connaître, comprendre et ancrer les informations.

Les premiers partiels sont une véritable épreuve physique et morale emportant larmes, stress, doutes, une dizaine de fluos et stylos, et l'équivalent d'un dixième de la forêt amazonienne consommés en brouillons et feuilles.

Au second semestre, on apprend l'endurance, et on vise l'efficacité. " Bourriner " aux partiels est une méthode fatiguante et peu efficiente.

La validation de mon année du premier coup est une façon de dire " Bravo. Tu as compris la fac. "

 

Que retenir de ma L1 ?

 

Mon premier coup de cœur fut l'histoire du droit, TD dans lequel j'excellai. En plus d'enrichir ma culture, j'y ai surtout appris l'art de chercher et de croiser les informations entre elles.

 

A la même période, je me passionnai pour le droit de la personne, puis le droit de la famille. Le droit m’apparaissait plus concrètement, et j'appréciais ces matières plus proche de l'humain. Finalement, je voyais dans ces cours-là une forme réponse à mon idéal de justice.

 

J'ai également adoré les cours de géopolitique qui nous ouvrait au monde et aux problématiques contemporaines.

 

Puis le droit constitutionnel est venu réveiller chez moi mon patriotisme et une ferme volonté de connaître et comprendre mon pays.

 

                  A la fin de cette année, ma culture politique s'est fortement affinée et affirmée, me permettant désormais d'exprimer mes opinions, et mener des discussions sans entraves. Et ça, c'était une grande étape.